Les réactions des critiques et de la presse
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Jean-Marc Labeyrie n'hésite pas à " faire du portrait". Il y interprète ses modèles, soit, mais sans atteindre à une navrante précision du "photographe banal"; il se fait fort de respecter scrupuleusement une ressemblance indéniable.

Claude Réhaut

On décèle dans les paysages de Labeyrie un heureux dosage de sa sensibilité qui le porte à respecter la nature avec le désir d'affirmer une écriture pas trop conformiste pouvant s'intégrer à l'esprit du temps. Il procède par divisions des plans au moyen de rythmes vibrants, superposés dans une négligence voulue préservant cependant non seulement l'équilibre des masses, amis aussi leur objectivité.

C.G

On peut apprécier une palette claire et lumineuse, encore que les tons chauds ne sont pas très présents. Mais Jean-Marc Labeyrie sait aussi se passer de la couleur et ses dessins brillent par une simplicité, une justesse de trait qui rappellent Matisse.

Maurice Tassart

Labeyrie présente des peintures, aquarelles et des dessins où l'on retrouve son écriture: volumes disloqués en "tranches" lumineuses, mouvements cursifs, saccadés, qui se morcellent et s'effilochent en irisations multiples, l'ensemble traité dans une liberté qui ne détruit pas la nature mais recrée selon une poétique personnelle.

C.G

La galerie du Foyer des Artistes expose de nouvelles peintures et gouaches de jean-Marc Labeyrie. Ce sont les gouaches, exécutées au couteau, qui retiennent plus particulièrement l'attention. L'artiste est bien avisé de cultiver ce genre, dont il est l'un des rares adeptes, et qui conviennent parfaitement à sa sensibilité.

Le Parisien Libéré. Avril 1964

Frank J. Ferrante, collectionneur newyorkais, vient d'acquérir deux toiles de Jean-marc Labeyrie: Manade et Fuji-Yama.

Arts. Juillet 1963

A propos de Love Ballet:
Enveloppants les bras souples et puissants de l'homme protègent, rassurent et caressent.
La femme présente ici deux facettes de son état d'âme.. L'une propose le côté humble, modeste et quelque peu timide de sa personnalité. L'autre, au contraire, le côté sensuel, provocant, mais combien attirant de son corps tendu. Le tout s'entremêle en une ronde dans laquelle l'artiste a su créer un climat de mouvement réel. Ses personnages dans leur envol Terpsichorien, tourbillonnent avec élégance, entraînant avec eux tout un environnement de bleus à la fois subtils, vigoureux et en parfaite harmonie.
Cette toile est un hymne à l'amour.
En réalité ce que cherche le peintre, c'est le mouvement, c'est l'instant privilégié où la force et la fragilité restent en équilibre, où l'oiseau devient nuage, la vague aile de la mer, le taureau aveuglé de lumière.
Tout ce qu' il pourrait y avoir de violent, peut-être de cruel, est tempéré par les fonds d'un bleu, toujours le même, jamais semblable qui est la couleur des tendres et des chanteurs de blues.

Voilà ce peintre authentique de qui l'on dit qu'il est...sympathique: par les idées qu'il exprime sur la sagesse hindoue qu'il essaie de mettre en pratique, par son amicale compréhension envers ses confrères et pour ces
mille choses qui font dire d'un être quel qu'il soit: '' C'est quelqu'un de bien ''.

I.A.B. - J-M. Bartoli

" Il est très rare qu'un autodidacte devienne un grand artiste: c'est une des raisons pour lesquelles nous avons sélectionné Jean-Marc Labeyrie. Cet homme charmant, en tant que peintre, est, en effet, un cas....

Grâce à une curiosité naturelle obstinée et à une authentique vocation de chercheur, il est devenu un créateur d'une très forte et attachante personnalité. Certes, il est né pourvu d'un don de plasticien, mais son seul talent eut été insuffisant à pallier l'absence de formation technique, s'il n'avait eu le virus de l'exploration.

Né dans les Landes, il voudra très vite voyager, ""voir du pays "", étudier les gens et les choses sur place. En fin de compte, c'est à Paris qu'il se fixera.

Sa peinture, au début, se contenta d'un néo-primitivisme anecdotique, destiné à mieux analyser la vie quotidienne qu'il assumait. Puis ses ambitions devinrent plus grandes. Résolument anticonformiste , il estima que la peinture pouvait être également valable par elle-même, hors de la seule référence à la nature. Il expérimenta alors, à sa manière, diverses tendances, divers styles expressifs.

Jean-Marc Labeyrie allait-il devenir un peintre abstrait? Ou un réaliste lyrique? Il ""tâta "" en effet de ces deux formes de langage, puis, au terme de nombreux essais, ce fut le naturalisme informel qui l'emporta !

J'ai eu l'occasion d'assister au cheminement de cette carrière hors du commun: en premier lieu, lors des expositions de Jean-Marc Labeyrie, à la Galerie du Foyer des Artistes de Montparnasse, ainsi qu'à la Galerie Cimaise. En outre, j'avais remarqué à Cannes, au Grand Prix de la Côte d'Azur 1973, une composition d'une originalité attrayante et d'une haute tenue dans la facture et le métier.

Signalons enfin que ce partisan convaincu de la recherche méthodique a également expérimenté de nombreux procédés en dehors de la peinture proprement dite; c'est ainsi qu'il se livra à des tentatives de gravures sur liège, lesquelles connurent la réussite.

Artiste complet, qui a tout appris par lui-même, il me fait irrésistiblement penser aux premiers peintres de la Renaissance Italienne; comme eux, il vit une mystique propre à la création artistique.

Pour lui comme pour eux, l'art ne peut qu'être sacré."

André-Charles Rousseau (critique d'Art) - "Cent Signatures"

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